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A Liège, on danse (hélas !) le Chat Chat Chat !

La boîte s’appelle le Nunu, c’est sûr que l’on sent tout de suite l’endroit classieux… 

Il avait été noté, un soir, sur la piste de danse, qu’une cliente s’était déshabillée entièrement et avait même gratifié un autre client d’une petite gâterie. 

Bon ça, c’est sûr que ça gênera les pudibonds mais en fait ça me fait plutôt marrer. Si cela reste entre adultes consentants… 

Ce qui me met en rage en revanche, on le voit sur la photo, c’est que le patron de la boîte, un autre jour, pour une raison mercantile paraît-il, a amené son chat dans la tôle, l’a présenté à la foule en le pendant par les pattes avant, et l’a balancé de droite et de gauche en cadence avec la musique. 

Ce serait, a-t-il dit aux pandores, car il y a eu des plaintes et la police belge a débarqué, pour faire une pub pour de la bière… 

Bon, on va démembrer (moralement tss…tsss…) ce gros connard comme on le faisait jadis en place publique pour les régicides, sauf qu’à la fin, le connard en question aura encore ses jambes pour marcher et ses bras pour refaire des conneries.

On attaque. 

D’abord, amener un chat dans une boîte de nuit, même sous le bras, même en le caressant, c’est déjà criminel. 

Parce qu’un félin n’entend pas les sons comme nous… Qu’est ce qui fait que si l’on danse près des baffles ou si l’on écoute un concert juste sous la scène on a ensuite les oreilles qui sifflent ? 

Les ultra-sons. Nous, crétins d’humains abrutis par notre soi-disant supériorité, ne les entendons pas, presque pas. Notre cerveau les prend dans la gueule mais nous, façon l’idiot du village, rien. 

Alors que pour un chat, c’est un supplice tout à fait à la hauteur des tortures haut de gamme de l’Inquisition, de la Gestapo et de la Guépéou…   

Pas besoin d’avoir lu Aristote dans le texte pour savoir ça, les animaux qui entendent les ultra-sons à des kilomètres, voire pour les baleines, à des centaines de kilomètres, c’est quand même le B.A. BA d’un début de connaissance de la faune…  

Bref, ce mec mérite déjà le pilori ou l’estrapade pour avoir supplicié un chat de cette façon. 

J’ajoute que même sans la musique, le bruit de quatre ou cinq cent personnes qui rigolent fort parce qu’ils sont contents d’être là, et ils ont raison, c’est encore une grosse frayeur pour le chat, je ne suis absolument pas contre la boîte de nuit, bien au contraire, mais on sait qu’un greffier aime avant tout la paix, le silence, la méditation, la contemplation… 

Deuxième séance d’estrapade pour le connard. 

Et c’est pas fini mon salaud… 

Car en plus, il pend son chat par les pattes alors qu’il est connu du plus crétin des émotifs actifs primaires qu’un chat se prend par le cou, et encore il faut un peu de savoir-faire. 

Essayez un peu de pendre votre chat adulte par les pattes avant et vous allez voir ce qui reste de vos avant-bras ! 

Facile donc de savoir qu’ils détestent ça… 

Et donc, pour la photo, pour ne pas se faire arracher la peau, il a fait quoi le gros connard ? Alcool ? Drogue ? Troisième séance d’estrapade. 

Pour finir, s’il est de la seule responsabilité d’un adulte d’aimer l’exhibition, puisque dans cette boîte, le Nunu, on semble pratiquer la chose à un point extrême, exposer un chat côté intime me semble, chacun sa morale, très révoltant. J’ai déjà du mal dans les zoos, alors qu’aujourd’hui on essaie de mettre les animaux présentés dans un environnement acceptable, alors dans une tôle… Je ne sais pas si le chat sait ce qu’est l’humiliation, j’espère qu’il est beaucoup trop intelligent pour ça… 

Ce que je sais, c’est qu’il y a chez les chats et les chiens, les loups aussi, espèces que je connais le mieux, une sorte de code d’honneur. 

Dommage qu’ils n’aient pas la force de l’éléphant pour pendre ce gros con par les bras… ce qui me rappelle que ce châtiment existe, il a été pratiqué en particulier chez les Romains et par bien d’autres tortionnaires ensuite, cela s’appelle la crucifixion, où le condamné meurt par étouffement.  

Bon, en fait je viens de piger le truc, pour m’en sortir par une pirouette, parce que l’histoire est vraiment trop glauque, il y a un rapport entre la jeune cliente évoquée en début d’édito et l’histoire du chat. Pour appâter le client, la fille s’est mise à poil. Et le problème c’est que le chat, lui, il l’est déjà, à poils. Pour exciter le chaland, il fallait donc trouver autre chose… Comme quoi même les plus cons n’ont pas de limites, Audiard disait d’ailleurs que c’est à ça qu’on les reconnaît… 

Il y a une chose qui me rassure quand même… Pour les filles et les mecs « exhibo », il n’y a pas eu de suite. Pour le chat, il y a eu descente de flics. Merci de la leçon les Belges !

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