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Une femme officier de l’OTAN sauve une chatte et passe au tribunal militaire !

Une du Mirror du 23 décembre 2013 qui relate l'affaire du Lieutenant Barbara Balnazoni

Cela se passe au Kosovo, la scène est rapportée par le Mirror (ex Daily Mirror), un tabloïd anglais vaguement travailliste, la femme officier est italienne, elle s’appelle Barbara Balanzoni, elle est lieutenant, médecin, elle a soigné un chat sur sa base militaire et pour ça elle risque un an de prison ferme ! Compliqué ?
On éclaircit. D’abord les convenances… Si on parle, dans l’armée française, à une femme lieutenant, on dit  « lieutenant », pas « Mon lieutenant » car c’est une femme, et « Mon » est l’abréviation de « Monsieur »…
Mais on s’en fout puisque cette femme officier médecin est italienne et bosse au Kosovo, sur une base de l’OTAN…
Les faits alors…
Le lieutenant Barbara Balanzoni a sauvé une chatte errante en train d’accoucher dans un des baraquements de la base, les choses se passaient mal, bref la chatte allait crever et l’officier médecin l’a sauvée.
Problème, le règlement militaire de la base de l’OTAN précise qu’il est strictement interdit d’approcher ou de se laisser approcher par des animaux sauvages, errants ou abandonnés, et ce dans l’enceinte des baraquements appelés « Le village italien », où l’on imagine que sont cantonnées ces troupes italiennes servant au Kosovo sous l’égide de l’OTAN.
Et donc le lieutenant Barbara Balanzoni a violé le règlement et la justice militaire la poursuit pour cette infraction, si elle est reconnue coupable, elle risque un an de prison ferme !
Bon, ce qu’en dit l’accusée, dont on rappelle qu’elle est médecin.
La chatte était en phase d’accouchement, cela se passait mal, et l’action de la jeune femme était destinée à éviter qu’un risque sanitaire se développe sur la base. Elle ajoute qu’il ya de nombreux chats errants sur la base et qu’ils sont bien traités par les soldats. Le jour où l’incident a eu lieu, elle a été appelée parce que l’un de ces chats hurlait de douleur. Il s’agissait en fait d’une chatte, qui sera plus tard nommée Agata, qui n’arrivait pas à accoucher d’un chaton mort-né. Comme l’officier vétérinaire était absent, le règlement est alors très clair, c’est au personnel médical d’intervenir. Aujourd’hui, elle est retournée à son métier civil, en Toscane, où elle est anesthésiste. Mais la justice militaire ne la lâche pas, elle est accusée d’insubordination majeure pour avoir désobéi aux ordres du commandant de la base.
Barbara Balanzoni ajoute donc que si elle avait laissé la chatte sans soins, la totalité de la zone aurait pu être infectée. Qui plus est, les chatons vivants n’auraient pas pu se nourrir et le problème de santé publique pouvait encore s’aggraver. La justice militaire, au contraire, affirme qu’elle aurait pu causer par cet acte un risque sanitaire, car dans le feu de l’action, elle a été mordue (la jeune femme reconnait avoir été griffée) et a dû être emmenée dans un hôpital en Allemagne pour y être vaccinée contre la rage.
Le cas viendra en audience prochainement. La plus vielle association de défense des animaux italienne, Ente Nazionale Protezione Animali, assistera la jeune femme devant le tribunal et une question orale au Ministre de la Défense est prévue au Sénat Italien.  
Les antimilitaristes comprendront ici que les militaires sont vraiment les rois des cons et que ça ne changera pas pendant les siècles à venir justement parce qu’ils veulent rester les rois.
Les « pro » vont se scinder en deux.  D’abord ceux qui veulent que tout se passe le petit doigt sur la couture du pantalon, en gros ceux qui pensaient en 1914 que la guerre devait durer quelques semaines, un ministre militariste avait assuré qu’il ne manquait pas un bouton de guêtre à l’infanterie…. Ensuite  ceux qui tout en gardant le respect de l’uniforme et du règlement, trouveront peut-être que sauver un animal c’est bien aussi et surtout que toute cette histoire de jean foutre devait être évitée coûte que coûte.
En tous cas ce qui est bien réel c’est la peine prévue, si l’accusée est reconnue responsable, un an de taule ferme.
Bon, ce qui a déclenché l’alarme, c’est une chatte qui criait. Au sein de ce que l’on appelle avec raison « La grande muette », c’est d’abord ça qui est interdit, crier. C’est donc la chatte qu’il fallait mettre aux arrêts. Mais comme il est interdit d’approcher les animaux errants, comment lui signifier qu’elle est en train de violer un règlement militaire…
Ce qui est peut-être étonnant aussi c’est qu’il n’y ait pas eu de vaccin antirabique sur la base du Kosovo où justement, le règlement prévoit que les animaux sauvages ou errants peuvent être dangereux s’ils mordent un soldat.
Ce qu’on se mord dans l’histoire, c’est la queue !

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