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Le statut de l'animal s'invite (mal) dans la campagne présidentielle...

Un certain nombre de nos confrères, dont les arrière-pensées sont aussi évidentes que les trouvailles de Monsieur de La Palice, envoie des missiles sur François Hollande parce qu’il refuserait un statut particulier à l’animal, statut légitimement et justement réclamé par les associations de défense des animaux de compagnie de tout le pays. C’est très à la mode de casser du Hollande, je n’irai sûrement pas mettre mon grain de sel dans le débat, sauf quand la haine guide la plume de mes confrères et du coup, nos amis les chats servent juste d’affût aux canons… . C’est comme ça, qu’un politicien soit dans la merde me laisse froid, qu’un confrère écrive de la merde ça me fout en rogne…
Donc Hollande a dit que… 

Sauf que… 

Sauf que moi, je suis allé lire la très longue interview donnée par François Hollande au journal « la France Agricole » le 15 février 2014 à l’occasion de l’ouverture prochaine du salon éponyme. 

On y parle de politique agricole, de l’Europe, des OGM, des retraites, de l’Ecotaxe, des investissements chinois dans l’agriculture française, bref ça vole carrément haut. C’est parfois franchement très pointu dans la technique mais en tout état de cause, on est très loin de nos matous mignons. 

Et la question sur le statut de l’animal n’évoque pas du tout les animaux de compagnie mais les animaux de boucherie. On sait qu’au surplus dans ce domaine, l’extrême droite a lancé un brûlot qui se voulait incendiaire (on en a parlé quinze jours et puis pfttt!) et donc, terrain miné. 

Voici la question et sa réponse, le lecteur jugera… 

« Faut-il légiférer sur le statut de l'animal ?

Notre pays a le don d'ouvrir des débats pour nous opposer fébrilement... et je ne parle pas que des animaux ! Nous sommes en fait unis sur un certain nombre de principes et de valeurs. En France, nous aimons les animaux. Et les premiers qui les aiment ce sont  les éleveurs qui les soignent. Un agriculteur qui maltraiterait son cheptel détruirait son propre patrimoine. A juste raison beaucoup d'efforts ont été réalisés pour le bien-être animal sans qu'il soit nécessaire de le traduire par une loi. Dans le code rural notamment, l'animal est déjà considéré comme un être sensible. Pourquoi ajouter d'autres considérations ? Car, pour appeler les choses par leur nom, l'élevage aboutit à un moment à ce que l'animal soit abattu. Aussi, nous devons veiller à faire respecter des conditions qui ne le fassent pas souffrir. »

Voilà chers confrères, ce qui me permet de dire que votre obsession politique vous pousse à écrire n’importe quoi. Cela dit, Micetto s’en est fait l’écho pour le regretter, aujourd’hui, l’animal, en droit français, est en effet considéré comme un bien meuble. 

Mais si vous cassez votre armoire suédoise que vous n’arrivez pas à monter en mille morceaux, vous n’irez pas en taule. 

Si vous tabassez votre chat, vous irez en taule… 

Le bien meuble, dont je connais la définition en droit français, j’ai pris exprès l’exemple d’un meuble de cuisine parce que la parabole me plaisait bien, est donc protégé de façon différente s’il s’appelle Ikea ou Grosminet… 

Ni le journaliste qui fait l’interview, ni le Président de la République ne pensaient à ce moment aux animaux de compagnie. Cela dit, François Hollande aurait été bien inspiré d'y faire allusion, et sur ce point, j’avoue avec tous les artilleurs anti hollandais primaires que le « praize » en manque franchement, et d’inspiration et de vision du piège dans lequel il a posé le bras… 

Par exemple, mais cela ne lui était guère possible à quelques heures de l’ouverture du Salon de l’Agriculture, ce qui n’empêche pas Micetto de le penser très fort, il aurait pu rappeler que d’une façon générale, le métier d’éleveur est fait dans des conditions totales d’irrespect de l’animal, et ce même s’il s’agit d’animaux domestiques. Et quand j’écris irrespect je pense mépris et maltraitance. Bien sûr, on m’opposera qu’il y a des éleveurs de chiens ou de chats qui sont de vrais papas poules pour leurs nouveaux nés… J’aimerais juste savoir dans quelle mesure cet « amour » de leurs chiots et chatons ne correspond pas en grande partie à l’argent qu’ils comptent en tirer. En tous cas, quand il s’agit d’animaux de boucherie, sur ce point je suis d’accord avec le praize, il s’agit d’élever pour tuer. Difficile d’y mettre beaucoup de sentiment… Une loi y changerait elle grand-chose ? Sur l’élevage industriel, niet. Sur l’élevage d’animaux domestiques, change t’on le regard de quelqu’un sur son gagne pain par une loi ? Niet. Et l’on a vu récemment que les propriétaires massacreurs sont punis de prison ferme. Alors la demande de la SPA est très acceptable, savoir si elle changerait les mentalités me semble très utopique… Bon, ce sera mieux que rien, mais on sera loin de ce que l’on cherche, à ce que l’animal ait ses propres droits.  

Dans l’histoire de mes confrères qui tirent à boulets rouges sur le praize, même si toute opinion est respectable, ce qui m’intéresse ce sont les chats, dont tout le monde se fout en fait, sauf à servir de rampe de lancement de missiles… 

Mes amis les greffiers s’en foutent d’être des meubles, ils font la différence, eux, entre un Persan et un Boulle… Et donc la différence entre un vrai journaliste et… un Pit Bull ! 

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