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Fancy fugue pour retrouver ceux qui l'ont sauvé

Par une froide nuit dans le Mississipi, Ann Bosche sortait son chien dans la cour de sa maison. Tout semblait tranquille, pourtant elle sentit une présence invisible. Puis elle remarqua deux yeux la fixant par dessus le camélia. Elle pensa d’abord que c’était un chien ou un chat des voisins se baladant dans la cour et l’appela doucement. L’animal sortit du buisson et elle découvrit un grand et beau chat avec une tâche blanche sur la queue. “Tu es drôle, avec ta queue blanche, lui dit-elle et elle le dénomma Fancy ce qui veut dire “Fantaisie”. Emue et pensant qu’il devait être affamé, Ann courut à la maison chercher de quoi nourrir son nouvel ami. Il tournait en rond autour d’elle le temps qu’elle dépose le bol sous le buisson, puis il mangea goulument et se retira dignement.

Mais, il revint le lendemain et les jours suivants. Ann lui donnait à manger, rapprochant chaque jour un peu plus le bol de la maison. Pendant un mois, Fancy prit l’habitude de venir tous les jours et Ann et son mari durent avoir une conversation sérieuse sur l’avenir de Fancy. Etant déjà propriétaires d’un chien et de deux chats, il ne pouvait être question d’adopter un animal supplémentaire. Le mari d’Ann réussit à la convaincre d’emmener Fancy dans un refuge. La mort dans l’âme, Ann se résigna à mettre Fancy dans une caisse de transport qu’elle remit à l’employé du refuge. Ce dernier se chargea du chat et lorsqu’il revint pour rendre la caisse à Ann, il lui précisa que Fancy essayait de pousser la porte de fer de sa tête pour se libérer. Ann pleura tout le trajet du retour.

Ne pouvant l’oublier, elle compulsa plusieurs fois le site du refuge pour voir si la photo de Fancy figurait dans les listes des chats proposés à l’adoption mais en vain. Elle ne trouva jamais rien. Et pour cause !

Ce qu’elle ne savait pas, c’est que Fancy avait réussi à s’échapper à peine vingt minutes après avoir intégrer le refuge.

Ce n’est qu’un mois plus tard, qu’Ann entendit un matin son mari parler dans la cuisine. Intriguée et se demandant à qui il pouvait bien parler à 5 h du matin, elle alla dans la cuisine et vit son mari caresser un chat assis à ses pieds. Tout de suite, elle reconnut Fancy à sa queue blanche. Les larmes  aux yeux, Ann prit le petit félin dans ses bras et lui promit cette fois-ci qu’il resterait à la maison.

Il avait traversé tant de dangers pendant un mois, des rues pleines de trafic, des voies ferrées, un environnement hostile pour retrouver ceux qui l’avaient sauvé de la faim et du froid.

Sans doute Ann s’est rappelé du renard qui disait au Petit Prince de Saint-Exupéry :

“Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.”

Fancy, par son courage et son instinct, a prouvé qu’il avait été apprivoisé par Ann et elle ne pouvait que le garder. On est responsable de celui qu’on a apprivoisé. C’est le début d’une belle histoire.

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