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A Asnières, le cimetière des chiens accepte aussi les chats...

 A Asnières, le cimetière des chiens accepte aussi les chats...

Si vous avez les moyens, votre chat peut trouver à Asnières un refuge « post mortem » de plusieurs années, et c’est un endroit célèbre dans le monde entier et chic en diable. Jugez-en un peu…  C’est là que se trouve, en bordure de Seine, près du pont de Clichy, sur une ancienne île dont le bras a été comblé, le premier cimetière pour animaux créé au monde, c’était en 1899.  Il est dû à Marguerite Durand, journaliste, féministe et directrice du journal La Fronde, et l’écrivain Georges Harmois. 

L’entrée a été dessinée par l’architecte Eugène Petit, dans le style « Art Nouveau » que l’on verra à Paris jusqu’à la guerre de 1914, dont les édifices les plus connus sont dus en France à Hector Guimard, il y a entre autres Avenue Mozart à Paris des immeubles hallucinants, on connaît aussi ce style dans toute l’Europe, c’est celui de cette fameuse Sagrada Familia à Barcelone de Gaudi, qui n’est toujours pas terminée alors qu’elle est en construction depuis plus de cent ans ! Le style Art Nouveau sera remplacé part l’Art Déco après la guerre. 

Il est écrit au frontispice du bâtiment « Cimetière des chiens » et pourtant, les chats y sont aussi nombreux, les deux espèces représentant à elles seules 95% des locataires. Locataires ? En effet, ici on ne possède point, on vous concède un bout de terrain pour un certain nombre d’années mais on n’y est pas chez soi. 

Il y a aussi un secteur réservé aux oiseaux et un dernier, baptisé « autres », où l’on trouve des lions et des chevaux, dont celui de Marguerite Durand, des moutons, des poissons, des hamsters etc… 

Le cimetière a été fermé et devant le tollé général, la ville d’Asnières l’a repris en 1989 pour le rouvrir.  C’est que, nous l’avons dit, l’endroit est célèbre et si j’ose dire, très… couru ! 90 000 animaux ont été inhumés ici !  A titre d’exemple, le Père Lachaise à Paris, compte 70 000 tombes (pour un million d’inhumations!)  

Rien à voir bien sûr, sauf les prix… Au « Père Lach’ », qui est complet et il faut donc qu’une place se libère, ce qui arrive quand les concessions sont abandonnées, « louer »  coûte 700 € pour dix ans, 2500 € pour 30 ans,  13 000 € pour une perpétuelle, c'est-à-dire 99 ans. 

A Asnières, il faut claquer une petite fortune, 335 € pour une concession de trois ans de 0,50 m2 (505 € pour 0.75 m2 , 674 € pour 1 m2), et 1817 € pour  20 ans  pour 0,50 m2 (2732 € pour 0.75 m2 et 3646 € pour 1 m2) , (1). Cela, comme on dit au Monopoly, c’est pour le terrain nu. Il faut en plus prévoir l’inhumation (70 €) et aussi le monument. Au minimum 1000 € de plus pour un truc tout simple. Il y a aussi des oeuvres monumentales, comme pour ce chien d’une milliardaire américaine, enterré avec un collier de diamants, la tombe a évidemment été profanée et le collier a été piqué. Procédé connu depuis les Pyramides de Khéops !   

Mais comme toujours, quand il y a des chats dans une histoire, c’est la vie qui gagne. Et c’est le cas à Asnières comme au Père Lachaise. Les chats en liberté y sont nombreux, il est vrai qu’il y a de la place pour se marrer, des endroits au soleil pour pioncer l’hiver, d’autres à l’abri quand il pleut. Mais la bouffe ? Au Père Lachaise, on voit souvent de vielles dames passer avec des cabas remplis à ras bord, ce n’est pas pour nourrir les âmes (toujours les Pharaons !) mais pour les chats qui habitent le lieu. A Asnières, c’est même carrément organisé : il y a une cabane, gérée par une association bénévole, où l’on vient nourrir et soigner les chats qui gambadent ici.  

Et oui, ces chats ont donc réussi à trouver de leur vivant une pension gratoche dans l’endroit le plus connu au monde, alors que morts, en plus de s’emmerder, ils y seraient des hôtes payants quatre étoiles.  

J’aime bien quand les vivants gagnent le match… 

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• Rappel : quand un animal décède, on peut l’enterrer dans sa propriété à condition de respecter le règlement sanitaire et de l'enfouir à au moins un mètre de profondeur puis de le recouvrir de chaux. Il s'agit d'une tolérance pour un animal de moins de 40 kg. Mais au-delà, le propriétaire doit faire appel à l’équarrissage, à l’incinération ou au cimetière, Asnières n’est pas le seul réservé aux animaux loin de là ! 

 

(1) Des durées de 30, 40 et 50 ans peuvent être accordées

Voir le tarif des concessions pour chats, chiens et autres animaux du Cimetière des Chiens d'Asniére

 

Galerie photos

(Cliquez sur les photos pour les voir sans déformation et les agrandir.)



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