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Le point de vue d'Arlette sur Micetto

22/09/2014

Arlette nous écrit

 

Super site, extrêmement intéressant.
DOMMAGE QUE TOUS LES TEXTES SOIENT ECRITS EN VOCABULAIRE DU NIVEAU "CANIVEAU".. style : "le chat pue de la gueule" et autres !!!

 

La réponse de Jean Louis Bernardelli à Arlette

Chère Arlette bonjour, 

J’ai reçu votre mail affirmant que Micetto est un super site, très intéressant mais qu’hélas tous les textes sont écrits en vocabulaire du niveau caniveau, par exemple quand on ose prétendre  qu’un « chat pue de la gueule ». 

Ecrivain de caniveau, cela signifie ramasser tout ce que l’on y trouve, en général des produits de rejet destinés aux égouts où ils concentrent une odeur pestilentielle et le publier, il y a toujours eu des millions de gens pour aimer ça. Pas vraiment le genre de la maison... 

Littérature de caniveau, c’est en général une expression réservée à des journaux qui se repaissent de scandales, les affaires privées des familles royales ou des puissants de ce monde faisant chaque jour ou chaque semaine les gros titres de ces feuilles de chou, qualificatif que je préfère d’ailleurs au vôtre parce que si le chou pue à la cuisson, il est excellent pour la santé. Par ailleurs, ces opuscules scandalivores font des tirages gigantesques, gagnent de véritables fortunes, qui leur permettent, à chaque parution, de payer les procès menés par  les avocats (eux aussi en tirent es revenus hallucinants)  spécialisés dans la défense des gens connus...  

Bref, peu de comparaisons possibles entre Micetto et ce genre de presse... 

Mais ce qui vous gêne est probablement la vulgarité insensée de certains de mes propos. En effet, qui pourrait imaginer l’expression « puer de la gueule », qu’il s’agisse d’un chat ou simplement de quelqu’un qui ne se lave pas les dents au bon moment ? J’aurais donc dû écrire « avoir mauvaise haleine », mais voilà, je ne parle pas comme ça, je ne fais pas campagne à la TV pour disposer d’un quelconque maroquin de gouvernance, je ne suis pas comédien, je n’ai donc pas à utiliser un langage défini par mes conseillers, je suis journaliste depuis trente cinq ans, j’ai toujours écrit comme je parle,  on me l’a parfois reproché, mais surtout on a beaucoup adoré. Et cela me branche, pardon cela me sied. 

Ainsi donc, chère Arlette,  lorsque vous écoutez tel ou tel leader politique mentant ouvertement à la TV, le choix est immense et à vrai dire quasi général, il ne vous vient pas à l’idée de dire que ce mec (ou cette n... pardon, cette femme) nous prend pour des cons ? Vous penserez donc que le fat nous toise ? Que l’intrigant dispense sa morgue ? Que l’usurpateur se justifie d’arguments primaires ? 

Il y a des tas de très bons bouquins qui ont été écrits sur le sujet, l’argot et ses dérivés ont un énorme avantage sur les langues officielles des leaders sportifs, politiques, religieux, financiers, techniques, dont le vocabulaire est réduit à deux cent mots... ce qui fait la différence, c’est la richesse de la langue populaire. Regardez comment ces linguistes néo-cons sont obligés d’inventer des mots tellement leur langage de base est faible, en général on reprend des mots anglais, on arrive même à les faire muter, sur facebook, il faut par exemple  liker ou pas liker... Ce langage là, chère Arlette, n'est pas pour moi,

L’autre avantage du parler « popu » est qu’il me fait marrer, et qu’il a donc de fortes chances de faire marrer ceux qui me font l’honneur de me lire. 

Par exemple, pour ce chat qui a mauvaise haleine (langage officiel) il y aurait d’autres possibilités : puer du bec, refouler du goulot, refouler du claque merde, repousser du goulot, avoir une haleine de putois, avoir mangé un mort et je m’arrête là car je n’ai pas non plus l’intention de vous choquer.

Ecrire est un plaisir, écrire sur les chats est un bonheur, écrire ce que je ressens est un style de vie. 

Je ne cherche pas à vous entraîner dans mon monde, Arlette, vous y êtes déjà puisque vous lisez Micetto. Si d’autres expressions comme « boîte à merde », « odeur de pisse » que j’utilise souvent, vous font penser au caniveau c’est que peut-être  vous n’avez pas eu de chien. Moi oui, et la coexistence chiens-chats a toujours été pacifique, et une sorte de plénitude pour moi, et je sais donc que pour les chiens qui vivent en milieu urbain, le caniveau est une délivrance.  C’est même une obligation légale dans beaucoup de villes. Alors, vous le voyez, même le caniveau peut être un endroit  de bonheur. S’il s’agit de mon style, il fait aussi le mien. Je vous rappelle aussi qu’historiquement, le caniveau  (et l’égout qui va avec !) ont été une avancée exceptionnelle dans la salubrité publique. Cela remonte aux Romains et leur Cloaca Maxima. Les égouts sont le lieu où se déroulent des chefs d’œuvre comme « Le troisième homme », de Carol Reed, « Kanal », de Wajda, « La Grande vadrouille » de Gérard Oury, des dessins animés cultes comme « Ratatouille », si le caniveau est le chemin à emprunter pour arriver à ces histoires sublimes, je suis prêt à le suivre chaque jour !

Quant à l’écriture, puisque nous sommes partis de là, mes maîtres en la matière vont de St Ex et Albert Londres à Audiard. La langue de Gabin, de Blier, est beaucoup plus éternelle que les discours alambiqués en français officiel rendu obligatoire par l’ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François Premier en 1539. 

Comme mes chats, chère Arlette, je cherche tout le temps à me marrer. Pour eux, un papier de bonbon fait l’affaire, moi j’aime jouer avec les mots. Continuez de nous lire, vous êtes la bienvenue, quitte à me traiter de crapule à chaque incartade... Et merci de votre mail.

Jean Louis Bernardelli

 

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