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L’indignation de Margareta contre les mangeurs de chats

15/11/2013

Bonjour,

J'ai découvert votre site par hasard. J'ai lu l'article relatant la vidéo de Damas. Vous faites allusion à la guerre de 1870 en France. Mon opinion : on a pas besoin d’être une mémère pour trouver scandaleux que les gens mangent du chat dans une situation de guerre. L’être humain n’a pas besoin de manger nos amis á 4 pattes pour "survivre" et dans le cas des musulmans ou autres croyants, si ils doivent mourir en temps de guerre, telle est la décision de leur dieu. Manger du chat reviendrait á se mettre en étau avec leur seigneur pour des tas de raisons et cela ne renforcera mon aversion pour ces "gens" et aucune compassion de ma part à leur combat bien du contraire. Si vous aimez le chat dans toute sa grâce et disgrâce alors condamnez fermement toute consommation nutritionnelle á base de chat. au plaisir de vous lire.

Margareta

 

La reponse de Jean louis Bernardelli

Bien chère Margareta, 

Bien entendu, personne à Micetto ne peut imaginer manger du chat, ou du chien d’ailleurs, même si personnellement, au cours de mes voyages, il m’est arrivé de faire semblant de savourer des mets de luxe chez mes hôtes, qui eussent été très vexés si je n’avais pas adoré la sauterelle grillée (Mexique), le crocodile en barbecue (Afrique du Sud), le castor grillé entier (Nord Quebec, chez les Indiens Cree) ou l’intestin de phoque (Nunavut) voire, en France, la carcasse de canard brûlée sous la braise !  Le chien, en Extrême-Orient, j’ai refusé et j’ai eu le plaisir de voir toute la table d’invités occidentaux, pourtant en affaires avec le pays hôte, faire de même. On ne m’a jamais proposé de chat et à part sous la torture, je n’accepterai jamais, voilà, les choses sont claires. Nous ne pouvons donc que condamner vigoureusement une telle pratique cela allait sans le dire mais vaut encore une fois le proclamer haut et fort.  

J’ai lu votre indignation mais je ne puis la partager, en tous cas pas entièrement. Vous me parlez d’offense à dieu, ce type de conviction vous regarde mais la religion n’est nullement l’objet de cet article. Les chats sont beaucoup plus intelligents que nous et beaucoup moins peureux, ils n’ont pas besoin de dieux…
Ce papier parle de la faim. Pas celle que nous connaissons, quand on a l’habitude de diner à 17 heures et que l’on passe le week-end à Barcelone, pas celle que l’on ressent si l’on n’a pas le pied marin et que l’on a passé quelques jours sur un chalutier, pour faire un reportage par exemple. Non, la faim que j’évoque dure des semaines, des mois. C’est la faim qui fait mourir un enfant devant sa mère. Vous vous souvenez peut-être de ces clichés pris en Afrique, au Biafra, lors de la guerre civile au Nigéria, d’enfants dont on distinguait seulement le globe des yeux. L’occident, grâce à cette image, avait enfin compris l’enfer, enfin vu ce qu’est la faim. Le Biafra était en état de siège, et l’histoire moderne de l’Afrique et de certains pays du Moyen Orient est une triste répétition de cet état. Ce qui est alors en cause n’est plus une conviction mais juste la survie. Personne, je dis bien personne ne peut condamner quelqu’un qui a dépassé les bornes de la morale pour survivre. Certains des parents de mes copains de lycée avaient réussi à survivre à la Shoah et vingt ans après, ils n’osaient pas raconter, certains avaient même honte d’avoir survécu alors qu’ils étaient le petit reste de lumière qui résiste à l’obscurantisme le plus abject. J’ai déjà évoqué le siège de Paris en 1870 et celui de La Rochelle par Richelieu, des infamies d’une cruauté démentielle et dont les survivants avaient en effet bouffé des protéines interdites par la morale. Je songe aussi à cette équipe de rugby qui a survécu en partie à un accident d’avion dans la Cordillère des Andes en finissant par bouffer les cadavres des potes tués lors du crash. Le monde et sa bonne morale avait d’abord été choqué et dans un deuxième temps, s’est mis à réfléchir, ça arrive peu souvent à l’homme, il est bourré de certitudes, cela lui sert d’expérience et de culture générale, mais dans un deuxième temps, ces jeunes gens qui avaient juste décidé de ne pas mourir étaient devenus des héros.
Ce qui est insupportable, c’est la mort, pas la façon de l’éviter… Ce que je condamne fermement, c’est la guerre, la haine, pas la survie.

A Damas, on mangerait les chats ?

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