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Le chat et la femme : l’option dîner mondain…

10/10/2013
Le chat et la femme : l’option dîner mondain…

C’est une question récurrente à laquelle tout le monde a sa réponse et nous voulions essayer de faire le point. Pourquoi le chat est il si souvent associé à la femme ? 

On voit en effet, sur bien des représentations artistiques, et ce tout au long des siècles, où la femme est évidemment le personnage principal, un petit félin discret, pas forcément gentil ni tendre d’ailleurs, mais il est là. 

On lance le truc dans un dîner mondain. Bien sûr, l’explication machiste fait florès ! On sait qu’au Moyen Age, le chat a été un animal maudit, assimilé au démon. Alors bien sûr, on dit à la femme aimée qu’elle est un ange, mais en société il est de bon ton d’en dénoncer le caractère démoniaque et le rapprochement avec le malin est vite fait. 

Les cinéphiles, tout dîner réussi en comporte au moins un, ajouteront que depuis que René Clair a tourné « Ma femme est une sorcière », que plus récemment Nicole Kidman a incarné « Ma sorcière bien aimée », l’art n'étant que le reflet d’une société, la femme et Satan ont donc des points communs, et le chat passe dans l’amalgame avec pertes et fracas !

Et bien sûr, dès ce passage franchi, on y va gaiement !

Pourquoi la mémé traditionnelle a-t-elle un chat ? Parce qu’il est le seul à vouloir de ses caresses, et l’on s’esclaffe d’autant plus fort…  

Mais dans ces dîners il y a des femmes élégantes, séductrices en diable (pardon, ça m’a échappé…), qui échangent entre elles des sourires complices…. La contre attaque va sortir de la tranchée… « Et bien messieurs les docteurs en féminité, l’un d’entre vous a-t-il entendu parler de sensualité. Un autre l’a-t-il testé ? Ou encore un troisième qui se cache là bas derrière son verre de Bordeaux oserait avouer qu’il aime ça ? » 

La caresse évoque t’elle quoi que ce soit chez ces messieurs ? Et oui, et lesdits messieurs, battus d’avance, commencent à baisser le pavillon, c’est comme ça depuis Eve chez les croyants, et dans la réalité notre grand-mère à tous, Lucy, vieille de plus de trois millions d’années découverte dans la vallée du Rift, battait déjà les hommes préhistoriques à plate couture… 

Retour au dîner… 

Le mot soyeux court d’un commensal à l’autre… caresser la fourrure du chat rappelle en effet la soie, textile luxueux et érotique par excellence. La femme marque encore un but… Déroute chez les mâles. 

Et ça continue. Une convive jusque là discrète ajoute que, d’après ses amies aussi courtisées qu’elle, le fantasme mâle le plus commun est la femme désirée nue sous son manteau de fourrure. En effet, on peut-être mondaine, élégante et libérée et savoir que lorsqu’elle offre cette option à l’homme qu’elle veut séduire, le taux de réussite approche les 100%... 

La fourrure, même détestée sous les coups des Bardotiens, est toujours restée synonyme de luxe et de luxure. Parlez en aux pauvres ours blancs qui se sont non seulement vus dépecer mais doivent en plus se cogner les ébats amoureux devant le feu de cheminée… 

Les sourires se font complices, le chat est quand même, pour animer un dîner, beaucoup plus marrant et original que les élections dont chacun est sûr que son camp va transformer l’autre en cadavre… 

Il y a aussi à table un psychanalyste, totalement incontournable aussi, les femmes en raffolent autant que les chats sauf qu’elles en racontent beaucoup plus à leurs chats qu’à leur psy…  

C’est un psy mondain, de ceux qui ont de la culture. Il clame donc, un psy ne parle pas, il clame, que le mot « hystérie » est issu du grec, où il signifie… utérus ! Que l’hystérie est donc un phénomène exclusivement féminin. Phénomène qui a en conséquence  un besoin constant d’être calmé, d’où les visites fréquentes chez lui ou les confidences au chat. « Et oui mesdames, le chat est mon concurrent direct » dit il fier de lui… « Moi mon chat ne mange pas des billets de 500 ! » ajoute le maître de maison… Et oui, chez les mondains, on a de l’humour, même et surtout si on parle d’argent…

Vinrent encore, car sur un thème aussi riche, le chat et la femme, dans un milieu qui l’est aussi (riche), les soirées s’allongent beaucoup plus que les clients sur le divan des descendants de Sigmund, un rappel de la peluche, souvenir auquel on se raccroche en cas de manque affectif. Alors quand en plus la peluche est vivante, qu’elle ne raconte pas tout aux copines et qu’elle se contente de pioncer , de bouffer des croquettes, fussent-elles à 10 euro le kilo et de jouer comme Micetto l’a appris à leurs maîtresses, le manque affectif est vite comblé ! 

Puis on évoqua aussi le mystère du chat, identique à celui de la séductrice, de la femme fatale, de la femme rêvée, l’animal qui fait croire qu’il s’en fout des attentions qu’on lui porte mais qui a une mémoire d’éléphant. Animal qui sait aussi s’étirer d’une façon incroyablement suggestive, qui ronronne sous les caresses, qui peut, sous l’emprise du plaisir, griffer la main qui le flatte…. Il est difficile, en restant grand public, de décrire certaines remarques, mais enfin lorsqu’un intellectuel revendiquant haut et fort son homosexualité, encore un élément indispensable dans un dîner mondain, dit d’une voix de stentor que son animal préféré est bien le chat et que cela le dispense de supporter sa femelle, sous-entendu son équivalent argotique, là, dans un immense éclat de rire, le thème du chat associé à la femme trouva son apothéose ! Le bon mot devenait indispensable pour briller dans la soirée ce qui tombe bien, une soirée mondaine est faite pour ça. 

Et puis… dans le calme d’une bibliothèque, j’ai feuilleté « Une histoire de chat » de Laurence Bobis, et en deux lignes, l’affaire était réglée, enfin sur le plan culturel. 

L’image du couple, depuis que l’homme existe, sans remonter jusqu’à Lucy et ses trois millions d’années, on se contentera de « l’homo sapiens » qui est beaucoup plus jeune, seulement 200 000 ans au compteur, a été, est et restera l’homme à la chasse et la femme au foyer. Voilà ce que dit madame Bobis. 

Ce qui m’inspire la réflexion suivante : certes, aujourd’hui, pour des raisons économiques ou parce que justement elle veut se rebeller contre ces deux-cent mille années de foyer, la femme moderne bosse, choisit (parfois !) librement sa vie professionnelle, sentimentale, culturelle et sexuelle. Il reste qu’elle continue d’adorer épater copines et copains avec son Tiramisù, sa Tatin, sa gratinée feuilletée ou sa pastasciutta (on prononce pastachoutta et on insiste sur le double « t »), elle redevient alors la fée en son foyer, qui n’est plus un esclavage mais un bonheur social…. 

Dans l’image « tradi » proposée par Laurence Bobis, tandis que la femme entretient les feux (d’où l’appellation foyer), l’homme, lui, part chasser (sous-entendre à l’époque moderne qu’il va chercher l’oseille…). A l’homme le chien, à la femme le chat. 

La séparation culturelle chien-chat, qui est plus culturelle d’ailleurs chez les humains que chez les animaux, car je connais des centaines d’exemples où chiens et chats vivent en totale harmonie, cette séparation aboutit donc à attribuer le chien au chasseur et le chat à la Vestale. Voilà une explication qui tient debout quand on étudie la peinture, depuis les fresques de Pompéi jusqu’à la « Femme au chat » de Manet. Et à vrai dire, même sans Manet, même sans les fresques, j’aime bien cette dualité, le chien court et le chat roupille au chaud.  C’est hélas un fantasme, si la femme était un symbole de paix cela se saurait, si l’homme se contentait de chasser cela se saurait aussi… Tant pis, le temps d’une chronique un ange est passé… Un démon aussi mais lui il est discret… Et mon chat, pendant ce temps, vient me signaler de temps à autre que les croquettes, ça n’attend pas. J’y vais, pardon lecteur, on se retrouvera après.

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